Bon, maintenant que vous êtes à Hambourg, levez un peu la tête.

Si, si, vers le Nord, là : les îles allemandes de la mer du Nord ! C’est ça, collées au Danemark. Vous ne saviez pas qu’il y avait des îles en Allemagne ? Moi non plus.

Hop, dans le train (y’en a pour 3h).

 

C’est une famille de trolls de 4 mètres de haut qui me souhaitent la bienvenue devant la gare de Westerland (Non. Rien à voir avec Game of Thrones).

… Serait-ce une région ventée ?
C’est ce que semble indiquer nos grands amis verts.

Petite playslit de circonstance (champ lexical du vent & Co.). Si, vous aussi, vous voyagez en musique :

Petite précision géographique avant de continuer : ces îles allemandes sont bordées par la mer du Nord à l’ouest et la mer des Wadden à l’est. On les appelle aussi les îles frisonnes, ou îles de la Frise du Nord, une région à cheval entre l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark. Vous suivez ? Si vous suivez pas, je vous explique en frison*.

Oubliez donc le « Hallo », ici tout le monde dit « Moin moin » pour dire bonjour !

Sylt, la Saint Trop’ du Nord

Depuis que Brigitte Bardot et Gunter Sachts s’y sont promenés*, Sylt est la « St Tropez du Nord ». Bon, faut pas oublier le « du Nord » : on est tout de même à la même latitude qu’Omsk en Sibérie et de la pointe sud de l’Alaska…

Trois choses sur l’île qui me paraissent importantes :

* il y une plage de 40 km de long sur la côte ouest
* à l’est, les eaux calmes et peu profondes de la mer des Wadden comptent parmi les biosphères les plus denses au monde !
* Sylt détient le record d’ensoleillement d’Allemagne (y’a des infos comme ça… !)

 

 

 

 

 

 

 

 

L’île de Sylt a la forme d’une danseuse de flamenco, pourtant jamais endroit n’aura jamais été plus différent de l’Espagne. Elle semble grignotée de toutes parts par les courants marins, l’érosion, la montée des eaux. Tel un collant à rayures horizontales trop petit, la sédimentologie n’est pas à son avantage.

À l’est, la mer des Wadden peut paraître vide, à perte de vue. Elle abrite en fait une faune (souvent planquée dans le sable à marée basse) et une flore très riches. Chenaux de marée, barres sableuses, vasières, marais salés, îles… Des paysages très spéciaux, entre terre et mer, et rythmés par les marées.

 

 

C’est bel et bien un paysage de la mer du Nord, avec d’immenses dunes, de longues plages et des maisons cossues. J’ai bien aimé le film de Polanski, The Ghost Writer, avec Ewan McGregor : il a été tourné à Sylt.

Le film me conforte dans l’idée que j’aurais bien envie d’y retourner l’hiver, lorsque tout est abandonné des touristes… Voir les îles battues par les vents glacés, les grosses vagues effrayantes et les plages désertes. (Je sais que je vous vends du rêve là !).

 

 

Ainsi que les trolls m’avaient prévenue dès mon arrivée, un peu à la façon de Patrick Swayze : Sylt’s like the wind. Ou plutôt, Sylt likes the wind. Impossible de garder votre mise en plis nickel plus de 30 secondes.

C’est pourquoi la corbeille de plage est INDISPENSABLE. Vous ne voudriez pas manger du sable ? La plage oui, mais avec style !

 

 

Il y a tant de vent que même les dunes marchent… de 4 à 5 mètres par an. Heureusement, on va plus vite qu’elles, cela nous permet de tester plusieurs restaurants. Sélection.

Mes restos préférés sur Sylt

* Le Wonnemeyer, resto de fruits de mer avec vue sur la mer. Bonheur ! J’irai même jusqu’à dire : coup de cœur ! L’ambiance sympa, la vue sur la mer du Nord, la déco vraiment belle (un brin négligée juste ce qu’il faut pour le côté bohème), les fruits de mer sont frais : je ne demande RIEN de plus.

Adresse dans l’encadré en fin d’article.

 

 

* Le Samoa Seepferdchen, un peu plus chic. Le cadre est moins sympa mais la cuisine est un cran au-dessus. Coquilles St Jacques aux lentilles, agneau de près salés totalement divin…

Adresse dans l’encadré en fin d’article.

 

* Dorint Söl’Ring Hof, le resto du chef étoilé Johannes King (2 étoiles Michelin) ! Un catégorie bien au-dessus ! Évidemment, c’est chic.

Johannes King est une star, deux étoiles au Michelin, imaginez ! Il nous reçoit dans son salon de thé puis nous emmène dans les prés salés pour faire la cueillette de ses fines herbes. « Tiens, goûtes, ça te fait penser à quoi ? Oui, de la coriandre. Et ça ? Mmmm, de la citronnelle ? Ah ouais, c’est dingue ! ». Génial, il y a dans ce champs sauvage toute une batterie d’épices et de fines herbes.
Il nous invite ensuite (ce qui n’est pas prévu à la base) à goûter sa cuisine dans son resto super chic (et, genre, on sort de la vase de la mer des Wadden, hum^^). Honorée :) Et c’est évidemment super bon. La façon dont il utilise les herbes « toutes simples » que l’on vient de cueillir ensemble est vraiment créative (et c’est réussi !).

Décidément, entre le chef étoilé catalan Jordi Llobet que j’avais rencontré en Catalogne (génial) et Johannes King, je suis conquise par la sympathie et l’accessibilité de ces chefs qui pourraient être hautains, vu leur succès !

Adresse dans l’encadré en fin d’article.

 

« Tiens, goûtes, ça te fait penser à quoi ?
— Oui, de la coriandre.
— Et ça ?
— Mmmm, de la citronnelle ?
— Ah ouais, c’est dingue ! »
Génial, il y a dans ce champs sauvage toute une batterie d’épices et de fines herbes.

 

 

 

Ce que j’ai préféré à Sylt

* Les plages évidemment. Et ce sable blanc…

* Patauger dans la mer des Wadden, se mettre de la boue partout juste pour le plaisir (avec pour bonne excuse la découverte d’un écosystème unique) — il y a d’ailleurs en août des rencontres sportives dans la boue : les « Wattolympiades » (sur le continent, à Brunsbüttel)

* Les grandes dunes et les pontons de bois qui semblent flotter sur la bruyère

* L’ambiance mer du Nord, les paysages battus par le vent, les phares, l’atmosphère insulaire très « bout du monde »

* Les corbeilles de plage ! C’est une véritable institution* sur le littoral allemand. Pour en louer une, adressez-vous directement au plagiste sur place, il y en a partout.

* Les maisons au toit de chaume

* Les petits lapins, partout ^^

* Oubliez les saucisses ! Ici c’est hareng mariné, crevettes, coquilles St Jacques et fruits de mer ! Pour mon plus grand bonheur

* Les fraises bio que vous pouvez aller ramasser vous-même à la ferme de la famille Volquardsen, ou acheter sur le marché

* Faire du vélo, c’est plat, on en profite. Il y a 200 km de pistes cyclables à Sylt ! Le vélo électrique s’est tout de même avéré bien pratique (voire indispensable) face au vent !

* Le fait que ce soit une destination peu connue des touristes étrangers. Il y a quelques Suisses, mais la plupart sont Allemands. Par contre, du coup, rien ou presque n’est traduit et les gens ne parlent pas forcément l’anglais. Ha bah vous avez voulu sortir des sentiers battus, hein !

Pas fait mais peut-être à faire : du surf !

La météo (le vent) a eu raison d’un cours de surf et de stand up paddle, mais cela m’aurait certainement bien plu ! On a tout de même rencontré notre prof, Angelo. Il nous parle de son projet « Ocean Camp » : réhabiliter une école abandonnée pour donner des cours de surf à des enfants en difficulté. Mais aussi de son magazine, sa marque de planche…

Il est très impliqué dans la vie locale et super sympa, donc je vous donne son contact si le surf vous tente ! Ses coordonnées dans l’encadré en fin d’article.

 

 

Les îles de la mer des Wadden, le secret le mieux gardé d’Allemagne ?

Restez connectés pour la suite (les îles de Hooge, Amrum et Föhr) : bientôt !

 

 

Le projet #jaimelallemagne est le fruit d’un partenariat entre l’Office National Allemand du Tourisme et le Collectif des blogueurs voyage. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.