Longtemps je me suis dit qu’il n’y avait plus rien à faire en photo de rue à Paris, tellement de grands maîtres sont passés avant nous… On a tant vu de photos de Paris aussi géniales qu’intimidantes !

Je n’avais jamais vraiment abandonné la photo argentique depuis que le numérique a fait son entrée (fracassante). J’ai continué avec le Polaroid aussi. Je trouvais qu’il y avait une certaine poésie à continuer. Ou peut-être que je suis une indécrottable nostalgique.

Un jour j’ai déniché un appareil argentique (celui-là) auquel je me suis particulièrement attachée. Petit, discret (voire invisible), silencieux, un peu moche. J’ai commencé à shooter mon quotidien, un peu comme on shoote avec un appareil jetable, sans trop réfléchir. Un genre de thérapie par le « lâcher-prise ». Je ne cherchais souvent même plus à faire une « belle » photo (c’est quoi, d’ailleurs ?). Je me suis ainsi peu à peu décomplexée et c’est comme ça que je me suis remise à photographier Paris. Je me suis « lâchée » et ça a été un bonheur.

À force de voyager et de photographier le monde, ça m’a fait un bien fou de redécouvrir ma ville à travers un objectif, sans pression, avec amour et curiosité. Ça m’a aidée à mieux aimer Paris, si froide, si hostile parfois, si différente de ma ville natale, Marseille. Ne pas oublier d’être attentive aux petits détails que j’aime tant, pas seulement en voyage. Ne pas oublier de changer de perspective, de lever les yeux, de poser un regard tendre sur sa ville. Libre, musique dans les oreilles, emportée par la lumière, le mouvement et l’instinct. Vous voyez ce que je veux dire ? C’est presque comme une danse.

Il me restait un soucis avant de descendre dans la rue. En bonne timide que je suis : comment les gens allaient réagir face à l’appareil photo ? Allais-je me faire insulter ? Les Parisiens n’ont pas la réputation d’être les plus détendus face à un objectif. Finalement, ils ne sont pas si terribles. Peut-être que personne ne prend ce petit appareil au sérieux, ou que personne ne le remarque vraiment. Peut-être aussi que j’ai arrêté de m’excuser de prendre une photo. Sans doute aussi parce que je fais vite, à la sauvette. Avec une règle d’or : sourire !

Voilà. Ce ne sont pas les plus belles photos de rues de Paris que n’ayez jamais vues… Ce sont simplement les miennes.

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Photo de rue : Paris, argentique, entre 2010 et 2014 — Olympus XA — Divers films couleur et noir & blanc (Kodak Portra, Fuji, Ilford Delta…)

Parce que ça fait du bien de regarder son propre pays, sa propre ville, avec amour, bienveillance, curiosité, je vous invite à faire de même. Montrez-moi vos photos des rues de Paris, ajoutez votre lien dans les commentaires. Je partagerai mes préférées sur twitter ;) Et si vous êtes sur Paris et dispo mardi matin, je vous renvoie à mon invitation en début d’article !