TGV, Paris Gare de Lyon. Nîmes, Sète, Bages,… des paysages familiers. D’enfance.
Barcelona Sants, ciel grand bleu, un air d’été. Vacances. Premier geste, lunettes de soleil.

Si, vous aussi, vous voyagez en musique :

On récupère la voiture (que dis-je, le side-car :p) de loc.
C’est parti !

Les bonnes adresses sont récapitulées en fin d’article.

70 km au nord de Barcelone, le Món Sant Benet, son monastère, son potager… mais surtout son restaurant étoilé.

Món Sant Benet

Notre première étape et expérience catalane : le restaurant du chef étoilé Jordi Llobet, 1 étoile Michelin. Une première pour moi, l’étoile Michelin !

Nous rencontrons le chef en personne dans ses cuisines. Très sympa et accessible, il nous explique comment il élabore ses recettes, d’où lui vient son inspiration, nous montre quelques plats et ingrédients. De quoi se mettre en appétit !

Il revisite la traditionnelle calçotada* en de fines bouchées contemporaines. Le traditionnel goût de feu de bois est réinterprété via à une émulsion-vapeur de thym et de romarin. Quand le plat arrive, on en prend d’abord plein les yeux…
Nous aurons l’occasion d’en goûter la version traditionnelle quelques jours plus tard ! Radicalement différent ! J’y reviendrai dans le prochain carnet.

Arrivent ensuite une tisane fraîche constellée de fleurs, une salade russe destructurée (divine !), une eau de gaspacho, un sorbet de pêche en rouge à lèvres… Les vins ne sont pas en reste.

Ce qui est intéressant, c’est le rapport à une tradition qu’il se réapproprie. Jordi nous parle du grand cuisinier catalan, Ignasi Domènech qui a posé les grandes bases de la cuisine catalane domestique au siècle dernier, notamment en écrivant de nombreux livres, devenus de grands classiques.

Un repas mémorable. Quant au prix (85€ / pers. avec le vin), jugez par vous-même mais je trouve qu’il est très correct pour un menu dégustation de cette trempe !
Voilà un road trip qui commence drôlement bien.

Allez, étape n°2 on file vers Avinyonet del Penedès (et vous allez voir, on reste dans la bonne chère — comme dirait notre ami Ignasi).

Les vignes bio de Josep

Encore une rencontre de choc. Je crois que les catalans sont vraiment très sympathiques et ils ont beau avoir été pionnier dans le vin bio ou avoir une étoile au guide Michelin, ils n’ont pas la grosse tête du tout !

Donc vous l’aurez deviné, Josep lui son truc c’est le vin. À 16 ans, il hérite du domaine et de l’exploitation familiale. Dans les années 70, il est végétarien, c’est donc tout naturellement (je cite !) qu’on lui demande, à lui, s’il ne ferait pas par hasard du vin bio. On dit qu’il y a un marché au Danemark… Ni une ni deux, voilà Josep parti sur ces pistes encore bien mal balisées du bio… Ses voisins le traitent de fou.

Aujourd’hui, il donne des conférences et des cours aux autres.

Quand on lui demande quel a été le plus grand obstacle dans cette entreprise, il répond sans hésiter : la peur ! La peur de perdre les vignes, la peur des maladies, cette peur qui empêche d’avancer.

Bon, c’est bien loin tout ça. Aujourd’hui, Josep n’a plus peur, il essaie même de réintroduire d’anciens cépages abandonnés depuis le phylloxéra.

Et nous, on n’a qu’une hâte : goûter son merveilleux vin.

Et là, on est bien content de ne pas avoir à conduire : c’est Jérémy qui s’y colle. Direction Sitges !

Sitges : du bleu, du rhum

Cri du cœur : la mer ! Le bleu !

Déjeuner en terrasse sur le front de mer ? Aie aie aie, risqué dans une ville balnéaire. C’est un peu comme une crêpe à St Trop’ sur le port ? Et bien, à ma grande surprise, nous avons très bien mangé au Fragata (adresse dans l’encadré en fin d’article). Pan amb tomat, poisson, coquille St Jacques, poulpe… Non, vraiment.

Bon sinon, Sitges ?

Un ciel bleu qui semble plus panoramique qu’ailleurs, la plage, les ruelles, les places, les cafés… Et un palmier bien plus grand que prévu. Charmante Sitges.

A Sitges, de nombreux « americanos » sont revenus d’Amérique, notamment de Cuba, les poches pleines et ont contribué à embellir la ville. L’architecture moderniste de certaines maisons cossues par exemple est l’un des attraits de la ville. On se balade le nez en l’air… Sachez que la plupart sont maintenant des hôtels si l’envie vous prend de les vivre de l’intérieur.

Ici se trouve aussi la Casa Bacardi, sorte de petit musée, qui se visite. Facundo Bacardi est en effet né à Sitges, et y vécut jusqu’à ses 15 ans. La visite est moyennement intéressante, même si j’ai bien aimé les vieilles affiches et étiquettes (hum, évidemment), mais l’atelier pour apprendre à faire un mojito et un cuba libre comme Tom Cruise (faut bien ça, minimum) est marrant ! On déguste son petit chef d’œuvre sur la terrasse.

En ville, pensez à goûter à l’orxata (prononcer orchata), une boisson fraîche à base de soja légèrement sucrée / douceâtre (une spécialité de Valence). Fameux !

Oh la la, il se fait tard et on a encore un peu de route jusqu’au petit village de Vilaverd à 85km d’ici, où notre hôte nous attend (en plus, on tourne au moins 2 fois autour de chaque rond-point, ce qui peut pas mal rallonger les trajets selon les villes et la taille des ronds-points :)).

Puis passer la nuit dans une maison de village

Vilaverd est un tout petit village en pierre, un de ceux dans lesquels l’étroitesse des rues vous fait hésiter. La voiture ne passera jamais (pardon, le side-car) !

Si, c’est passé. Sur une petite place, Cal Maginet est une maison sur 3 niveaux. Cela veut dire « Chez Maginet » et c’est vrai qu’on a l’impression d’entrer chez quelqu’un en passant la porte… Bon, ce serait quelqu’un d’aisé, certes.

Au premier étage, une petite dizaine de chambres et c’est tout. Au troisième, la salle à manger. Boiseries, beaux escaliers qui grincent un peu, petits coins salons où l’on a envie de fureter en silence.
Vos hôtes, Jaume et Mercè, font aussi la cuisine, et ce sera dommage de s’en passer : de la vraie bonne cuisine catalane de grand-mère !

Une adresse plein de charme et de sérénité.

Voilà, le road trip en Catalogne c’est fini pour cette première partie !
J’espère que j’ai réussi à vous embarquer avec nous dans ces 2 jours de voyage riches en émotions !

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Le projet #MaCatalogne est le fruit d’un partenariat entre Envie de Catalogne et le Collectif des blogueurs voyage. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.